L’une des phrases les plus courantes que certains managers utilisent pour masquer leurs insuffisances décisionnelles est qu’ils ne possèdent pas suffisamment d’informations pour prendre une décision avisée. Dans la majorité des cas, cette « tactique » est une tentative banale de camoufler que leur esprit décisionnaire est une faiblesse et que, peur eux, prendre des décisions est en quelque sorte synonyme d’imprudence. Regardons en quoi ce trait de caractère est un danger pour toute entreprise…
Si la réactivité peut créer un avantage concurrentiel évident, on ne dit pas souvent que le manque de vitesse peut envoyer une entreprise dans une spirale fatale.
Agilité, fluidité, esprit de décision, engagement et concentration favorisent l’inertie et se traduisent par une certitude dans l’action.
Le général George S. Patton l’a très bien illustré lorsqu’il a dit « qu’un bon plan violemment exécuté le jour même est beaucoup mieux qu’un plan parfait exécuté le lendemain ». La quête de la perfection est l’un des plus grands adversaires de la réactivité, de la performance et de l’action.
J’ai, sur mon lieu de travail et pour une raison que j’ignore encore, la réputation d’attendre que les autres soient parfaits. Si une collègue me l’a encore fait remarquer cette semaine, j’ai depuis longtemps pris la position que la perfection n’existe pas.
Je n’attends pas la perfection. Ni de moi-même, ni de personne d’autre. Au contraire, je pense qu’essayer de l’atteindre est une tentative illusoire de vouloir faire ce qui ne peut être fait.
La poursuite de la perfection se traduit rarement en un avantage concurrentiel. Au contraire, elle se traduira par des retards, des dépassements de budget, des délais non respectés et des engagements non tenus comme c’est le cas pour un rapport que nous devons rendre depuis Novembre dernier.
Plutôt que de chercher ce qui ne peut, dans la plupart des cas, jamais être atteint, il est plus logique de rechercher le meilleur niveau de qualité que vous pouvez livrer dans le plus court laps de temps tout en étant économiquement équilibré par rapport aux contraintes d’un marché toujours fluctuant.
Certains soutiennent qu’agilité et vitesse sont synonymes de décisions dangereuses. Il convient cependant d’éviter toute confusion entre vitesse et imprudence.
Je suis un grand partisan de la planification, de l’évaluation, de l’analyse et de la stratégie, dans la mesure où elles sont correctement exécutées et en temps opportun.
Si durant mes études, il était normal et habituel de développer des business plans sur 5 à 10 ans, aujourd’hui, bon nombre de mes clients travaillent sur des tactiques allant de 6 mois à un an. Des avancées majeures en matière de Business Process Management (traduisez « gestion des processus métiers ») ont vu une réduction du cycle de planification et de budgétisation de 120 et 90 jours à 45 jours. Mais est-ce que 45 jours est assez bien ? Quel nombre de jours représente un cycle adapté aux besoins ?
Plus courte sera la phase de planification et de budgétisation, plus vous augmenterez votre flexibilité et votre réactivité. Le contraire érodera les marges, étouffera l’innovation et effacera tout avantage concurrentiel.
Dans l’environnement économique actuel, vous devez rapidement être en mesure d’évaluer les risques et prendre des décisions. Vous ne pouvez pas vous permettre d’être guidé par la peur et l’hésitation.
Les meilleurs leaders sont en mesure de prendre des décisions complexes sur des délais très courts et des informations incomplètes. Si vous ne possédez pas l’expérience ou de l’acuité intellectuelle de prendre des décisions rapides alors il peut être bon de s’entourer de bons conseillers.