Pourquoi Les 8 Heures Par Jour N'ont Aucun Sens

La journée de travail de 8 heures est l’une de ces choses qui nous paraissent « naturelles » en grande partie parce qu’on nous a dit que c’était la ‘normalité’. Bien sûr, je sais qu’il y a des exceptions à l’idée que la journée de travail de 8 heures n’a pas de sens. Dans certaines industries et certains emplois, ils est primordial de rester un certain nombre d’heures pour que les choses tournent correctement. Je le reconnais et je respecte cela.
Mais alors que nous passons de l’ère industrielle à l’ère de l’information, il serait peut être temps de réaliser que ce système à atteint ses limites et qu’il représente un véritable frein à l’efficacité.
Regardons les principaux défauts d’une journée de travail de 8 heures .

Les déplacements entre le domicile et le lieu de travail

Se déplacer pour se rendre au travail doit être l’une des pires choses que nous pouvons faire. Le trafic est pour la plupart des personnes leur principale perte de temps.
Bien sûr, nous pouvons ‘optimiser’ ce temps avec certains livres audio ou autre moyen de ne pas perdre son temps coincé entre deux voitures mais je pense quand même que cela n’est pas bon pour notre performance au travail. Passez une heure dans les bouchons chaque jour ne peut tout simplement pas être efficace. Pourtant, des milliers, ou plutôt des millions de personnes se rendent au travail chaque jour. Une très grande majorité (et l’effet est de plus en plus croissant) doit s’éloigner des villes pour trouver un logement amplifiant d’autant ce phénomène.

L’inefficacité

La plupart des gens aspirent à la gestion/maîtrise de leur temps. Vous n’avez pas à vous blâmer pour cela . Vous devriez blâmer le système qui vous force à travailler au sein d’une structure durant 8 heures. L’inefficacité de la journée de travail de 8 heures est vaste. A la racine de l’inefficacité, se trouve le fait que personne n’est productif pendant 8 heures par jour. En fait, je suis prêt à parier que la plupart des gens ne dépassent pas les 50% de productivité par jour.
Mais parce que nous demandons à ces personnes de travailler 8 heures, ils vont trouver des moyens de combler ce temps tout en ayant réellement l’impression de travailler. Durant mes années passées en agence de communication, j’ai pu me rendre compte que ce n’est pas le manque de temps qui est le problème, mais plutôt qu’il y avait trop de temps.

Le bonheur (ou plutôt son absence)

Il semblerait qu’une grande majorité des personnes ne vivent que pour le week end. Sur Twitter on retrouve des tendances du type TGIF (Thank God It’s Friday !), les stations de radio nous disent des choses comme « ça y est, vous y êtes presque ». Presque où ? Pourquoi essayons-nous constamment de nous guider vers une destination autre que celle où nous sommes ?
Mais cela traduit relativement bien l’état d’esprit dans lequel se trouve les gens. Dans ces journées de travail de 8 heures, ils attendent avec impatience le week-end, car ils seront libres, même si ce n’est que pour 48 heures.
Il faut vraiment se demander quel est le potentiel d’une personne qui regarde son environnement de travail comme ça. Si chaque semaine, vous allez travailler en anticipant la possibilité d’être « enfin libre », alors il est certain que que la journée de travail de 8 heures est à revoir.
Encore durant mes années en agence, le management insistait sur cette notion de mesure du temps de travail. Ils avaient mis en place un système pour que les employées notent – en permanence – ce sur quoi ils étaient (incluant les pauses diverses comme se rendre aux toilettes ou aller se servir un café).
Si quelqu’un quittait le travail un peu plus tôt, il recevait, d’une manière ou d’une autre, une remarque pour lui rappeler que telle ou telle personne avait besoin de lui etc… Si c’était socialement acceptable, le sentiment de culpabilité qui y était associé était tout bonnement contre productif.
En conséquence, la quantité de « faux travail » est une chose omniprésente dans le monde de l’entreprise. Les gens restent « pour rester ». Ainsi, échapper au fameux 9h – 17h est devenu une mission pour de nombreuses personnes.

La créativité

C’est pour moi le problème majeur de la journée de travail de 8 heures. C’est un véritable tueur de créativité. Aujourd’hui , la créativité humaine est à un niveau élevé parce que de moins en moins de personnes travaillent dans les bureaux. Les gens trouvent des façons d’adopter un mode de vie durable en puisant dans leur propre potentiel créatif.
C’est le début de ce qui, pour moi, sera une révolution de la créativité. Les plates-formes technologiques en place aujourd’hui ont supprimé les barrières des connaissances techniques et ouvrent des possibilités à tout le monde. La journée de travail de 8 heures est le baiser de la mort de ces possibilités.
Malheureusement, les environnements de bureau ne sont pas inspirants à de rares exceptions comme Google, Facebook , etc… Et il est intéressant de noter qu’environnement de bureau inspirant et stimulant semble être commun à quelques-unes des plus grandes réussites de notre temps.
Ce qui est intéressant, c’est que si nous commencions à repenser la journée de travail de 8 heures en termes de capacité créative d’une personne, au lieu du nombre d’heures de travail, nous pourrions peut-être puiser dans le meilleur travail que chaque individu peut produire. Il est même possible qu’ils travailleront plus de 8 heures parce que nous aurons su définir la structure de ce qui fonctionne le mieux pour eux et leur aurons donné la liberté de fonctionner.
Malgré tout cela , les gens vont toujours travailler de 9h à 17h et même rechercher des emplois leur permettant de travailler de 9h à 17h .
Le monde de l’entreprise a vraiment fait un bon travail pour nous conditionner à rechercher cela voir même éprouver une certaine anxiété si nous évoluons en dehors de ce cadre.
Je vais peut être aller sur un terrain glissant en disant que la journée de 8 heures sera la cause de la disparition de nombreuses entreprises françaises. Les nomades numériques et tous ceux qui prennent part à cette révolution créative seront les pionniers d’un mouvement à l’origine d’un nouveau type d’entreprise. Une entreprise plus sociale, plus créative.